top of page

Vous prendrez bien un peu de double peine !

Dernière mise à jour : il y a 2 jours

Post destiné à celles.ux qui veulent comprendre la difficulté des mamans solo, et des quelques papas solo
coeur brisé sur lequel est écrit game over

Séparée depuis maintenant plus d'un an, je suis maman solo depuis septembre. Maman en garde classique, sans cadre officiel pour l'instant. J'ai donc avec moi mes enfants 12 jours sur 14. Je dois nourrir mes enfants 12 jours sur 14. Je dois faire en sorte qu'ils aient des vêtements à leur taille, ni trop chauds, ni trop froids, et propres 12 jours sur 14, enfin 14 jours sur 14, puisqu'ils partent en weekends ou vacances avec leur père en amenant leurs affaires. Je dois faire en sorte que leurs pieds soient correctement chaussés 12 jours sur 14, enfin 14 jours sur 14, puisqu'ils partent en weekends ou vacances avec leur père en amenant leurs affaires. Je dois faire en sorte que mes enfants aient accès à l'eau chaude pour se laver, au savon, au shampoing, 12 jours sur 14. Je dois faire en sorte qu'ils aient la lumière, qu'ils aient chaud l'hiver, soient bien l'été, 12 jours sur 14. Je dois m'assurer qu'ils sont en bonne santé, et faire le nécessaire pour qu'ils aient des soins en cas de besoin 12 jours sur 14. Je dois assurer leurs soins ophtalmologiques, dentaires, psychologiques.

Je dois m'assurer qu'ils mangent dans leur établissement scolaire le midi, tous les jours où ils ont cours. Je dois m'assurer qu'ils prennent le bus pour se rendre en cours, et en revenir, tous les jours où ils ont cours. Je dois assurer le transport, tous les jours où ils ratent le bus. Je dois assurer le repas ou le transport, tous les jours où il y a grève dans leur établissement. Je dois m'assurer qu'ils aient les fournitures nécessaires pour les cours, tous les jours où ils ont cours. Je dois assurer les sorties et activités extrascolaires, familiales, 12 jours sur 14. Je dois m'assurer de la bonne organisation entre le passage d'enfants entre maman et papa. Je dois assurer les manquements de leur père, 12 jours sur 14. Je dois mettre ma vie au second plan 12 jours sur 14. Je leur consacre mon temps, mon énergie, mon argent.

Leur père ne les contacte pas. Ne leur écrit pas. Ne les appelle pas. Leur père leur consacre péniblement 4 jours par mois. Et me verse une pension en dessous du minimum légal. Voilà à combien il estime d'un point de vue temps, énergie, finances, sa paternité. Leur père a refusé la médiation entamée il y a un mois, alors qu'il était d'accord pour la faire, pour la réalisation d'une convention parentale. J'assure la totalité de la charge mentale en lien avec la parentalité.

  • Je consacre à mes enfants presque tout mon temps. Il consacre presque tout son temps à lui-même.

  • Je consacre à mes enfants tout mon argent. Il consacre pratiquement tout son argent à lui-même.

  • Il vit une vie de couple. Les hommes ont peur de s'engager avec une maman solo, pour la plupart. Voilà le déséquilibre des parents célibataires en garde classique, en garde exclusive.

en silhouette une maman qui tien une petite fille et qui a un petit garçon dans les bras

Mes enfants sont tout pour moi, je les soutiens en toutes circonstances, essaie de les accompagner dans leur mal-être d'adolescent, les accompagner dans le sentiment de ne pas compter pour leur père, les accompagner dans l'espoir que ça change. Je fais le lien avec leurs établissements scolaires, en raison des difficultés qu'ils ressentent, des conséquences sur leur scolarisation, en raison de ce vide, de ce manque paternel. Il est là, mais a refait sa vie. Tant mieux pour lui ! Mais il semble ne pas se sentir engagé auprès de ses enfants. Je me sens souvent seule le soir, à me demander si je fais bien, si je peux faire mieux, si je peux faire plus. Je sais que je suis jugée par d'autres, qui estiment sûrement que je devrais forcer mes enfants à aller à l'école, alors qu'ils vont mal. Je sais que je suis légalement tenue d'assurer le fait qu'ils aillent à l'école. Que l'école est obligatoire. Que je pourrais être jugée comme parent défaillant, puisque mon fils a été déscolarisé plusieurs mois, et que maintenant qu'il va mieux et retourne en cours, c'est ma fille qui sombre, et s'autorise à aller mal, à exprimer le manque qu'elle ressent, ce sentiment d'injustice, répétant entre deux sanglots qu'il n'avait pas le droit de faire ça, qu'il n'avait pas le droit de les abandonner. Ils ont eu tous les deux à gérer plusieurs fois un sentiment d'abandon, de trahison, de rejet. Par leur père, par des gens en qui ils avaient confiance. Ils se sont sentis abandonnés par moi, même s'ils ont conscience que j'avais des problèmes de santé m’empêchant de prendre soin d'eux, même s'ils ont conscience qu'il s'agit d'un ressenti. Leurs blessures sont réelles. J'essaie de les accompagner au mieux face à l'incertitude de notre avenir, où nous allons vivre, dans quel établissement scolaire ils seront. J'essaie de leur poser un cadre rassurant, aimant, leur montrant du mieux que je peux qu'on ne peut agir que sur certaines choses, et qu'on doit apprendre à accepter ce qu'on ne peut pas changer. J'essaie de les soutenir de toutes mes forces, de poser des mots sur leurs maux, de les accompagner. J'essaie aussi de leur faire vivre des choses légères, des choses merveilleuses, avec des ami.e.s, des rires, du partage. J'essaie de faire en sorte qu'ils vivent leur vie d'enfant, alors qu'ils ont été plongés trop jeunes, trop brutalement dans une vie d'adulte.

Comments

Rated 0 out of 5 stars.
No ratings yet

Add a rating
  • Instagram
  • Facebook
  • Les fils

© 2022 par Sand into the wild. Créé avec Wix.com

bottom of page